Une croissance continue pour le marché de la jeunesse
10/11/2017
Elle est ainsi le second marché de l’édition derrière la littérature générale et devant les livres pratiques.
En 2016, selon GFK, les ventes de livres jeunesse représentaient 26% du marché total, avec une hausse de 3,3% en valeur et 1,9% en volume.
Le marché semble toujours principalement porté par quelques succès avec, entre autres, les sagas L’Épreuve (Pocket Jeunesse), Divergente (Nathan) ou Héros de l’Olympe (Albin Michel). Chez les plus jeunes, des licences telle l’indétrônable Reine des Neiges et des séries comme T’choupi ou les Monsieur et Madame, permettent également de maintenir la croissance.
Un marché étendu
Il y a une vingtaine d’années, le marché du livre jeunesse se concentrait principalement sur les plus jeunes et l’on poussait rarement après le pré-ado (vers douze ans). Les frontières de la littérature jeunesse ont depuis été repoussées et l’offre s’est considérablement étoffée. Certains, à l’image de Raymond Perrin (Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans (1901-2000) chez L’Harmattan) dans une interview sur le site Ricochet, parlent d’un « effet Harry Potter ». Les lecteurs d’Harry Potter ayant grandi avec lui, auraient repoussé, par la même occasion, les limites jusque-là bien connues de la littérature jeunesse. Ainsi naissait une nouvelle niche : le Young Adult, communément appelé YA.
Dorénavant la littérature jeunesse se lit après douze ans et de nombreux adultes s’y intéressent d’ailleurs. Comme le faisait remarquer PKJ (anciennement Pocket Jeunesse) dans sa vidéo célébrant les vingt ans du label, les parents ne se contentent plus de proposer des livres à leurs enfants, ils leur empruntent également.
La recette des succès
Là où la littérature pour ados se contentait, jusque dans les années 90, du réalisme en décrivant le quotidien des jeunes et s’attachait à des sujets de société, la littérature jeunesse du XXIème siècle a su voir plus loin et, surtout, plus varié. Ainsi sont apparus, dans les rayons dédiés des libraires, des ouvrages dystopiques (Hunger Games, L’épreuve), fantaisies (Les chevaliers d’émeraudes, La guerre des clans) ou encore vampiriques (Twilight). Les couvertures sont de plus en plus aguichantes et les personnages principaux vivent de grandes aventures, jusqu’à sauver le monde, malgré leur jeune âge. Les sujets de société ne sont pourtant pas mis de côté, mais intégrés, pour permettre différents niveaux de lectures. Par ailleurs, puisque la longueur ne semble pas rebuter les jeunes lecteurs, les trilogies et séries plus longues ont fleuri pour booster toujours plus les ventes.
Autre phénomène important : le portage des sagas au cinéma a permis d’élargir encore la cible et d’amener les spectateurs vers les livres (et inversement). Ainsi, 8 des 10 meilleures ventes de fiction en 2015 sont liées au cinéma. Il en va de même, avec les licences pour les plus petits alors que Petit Ours Brun (Bayard) ou l’âne Trotro (Gallimard Jeunesse-Giboulées) deviennent des personnages de dessins animés.
La pente ascendante sur laquelle est engagée la littérature jeunesse depuis le milieu des années 90, ne semble pas sur le point de s’inverser.
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