L’évolution de la fixation du prix des livres avec la vente en ligne

Par : Rachèle Rodier

07/11/2018

Sans doute une dérive de l’inexistence d’une loi Lang (du 10 août 1981 relative au prix du livre) dans les pays anglo-saxons. Ainsi, le lancement du service FBA d’Amazon en 2006, a permis de créer un flux constant de nouveaux fournisseurs de livres sur Internet. Le service permet aux utilisateurs de stocker leurs produits dans les centres de distribution Amazon et d’emballer, expédier et gérer le service client à leur place.

Ce service, avec l’omniprésence des smartphones, a créé un nouveau type de librairies en ligne : sans emplacement physique, sans boutique en ligne, sans compte avec des éditeurs ou des grossistes et parfois sans même d’intérêt véritable pour le livre, si ce n’est… pour la question de l’arbitrage des prix.

Caleb Roth, YouTuber sous le pseudo The Book Flipper, a développe une activité consistant à conseiller les utilisateurs sur la gestion d’une entreprise spécialisée dans la fixation du prix des livres, alors qu’il est arrivé à Roth d’avoir jusqu’à 17 000 titres en vente sur Amazon.

Ainsi, le service possède une application qui permet, une fois l’ISBN du livre rentré, d’avoir accès aux données sur la rentabilité potentielle de la revente du titre sur Amazon. Les applications les plus populaires : Amazon Seller, Profit Bandit, Scoutify et Scoutly fonctionnent avec un abonnement mensuel qui incluent les coûts fixes, comme par exemple les frais de gestion d’Amazon, et donnent le classement actuel de vente du livre ainsi qu’un prix de vente.

Gabriel Lopez a expliqué à Publishers Weekly que de temps en temps il achète d’occasion dans des magasins et qu’il revend sur Amazon : « j’avais 500 objets en vente sur eBay et j’ai constaté que les livres se vendaient mieux que le reste. J’ai ensuite entendu parlé ‘’d’arbitrage de livres’’ et de FBA, puis je me suis lancé dans le jeu vidéo ». Le jeune homme de 28 ans a déclaré avoir généré plus de 75 000 dollars de ventes sur Amazon au cours des deux dernières années.

La plupart du temps il achète ses livres (50 à 60 titres) dans des magasins Goodwill à 99 cents l’unité, expliquant que pour lui il ne s’agit pas d’avoir une marge de bénéfice élevée, mais qu’il est « question de volume » de vente. Après les avoir achetés chez Goodwill, il les revendra sur Amazon entre 9 et 9,50 dollars. Sur cette vente Amazon va garder 6 ou 7 dollars, soit un bénéfice net de 1 à 2 dollars par ouvrage pour le vendeur.

Kathy Doyle Thomas, directrice générale de Half Price Books explique être consciente que la communauté de revendeurs vient scanner les livres dans ses magasins : «  Nous avons commencé notre activité en 1972 et les gens achètent des livres puis revendent ailleurs. Bien sûr, les évolutions technologiques et Amazon rendent cela plus simple. Nous n’avons pas de problème avec eux, tant qu’ils ne perturbent pas les autres clients ».

  Crédits image : CC0

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