Les risques d’une professionnalisation du métier d’écrivain
01/03/2019
D’abord considéré comme un métier de vocation basé sur la présence d’un « don » pour l’écriture, le métier d’écrivain peut désormais s’apprendre de façon professionnelle, bien qu’il devienne de plus en plus précaire.
En témoigne l’existence aujourd’hui, en France, de huit programmes diplômants pour « l’écriture créative », comme par exemple le Master de Création Littéraire à Paris 8, crée en 2013, ou celui de Cergy-Pontoise. Ces programmes permettent l’apprentissage de l’écriture et les aspects pratiques du métier de l’écrivain, reprenant le modèle anglo-saxon existant depuis le XIXème siècle.
Grâce à des masterclass animées par des auteurs reconnus dans le milieu littéraire et des stages professionnels dans le monde de l’édition, les cours préparent les élèves à travailler dans le milieu du livre en solidifiant également leurs plumes. Et pourtant, malgré cette avancée vers une vraie reconnaissance du métier de l’écrivain et la floraison de ces différents parcours, ce métier reste difficilement viable.
L’origine de cette précarité du métier réside dans la surproduction actuelle de romans. Depuis 2018, la surproduction de romans est devenue un problème, que ce soit pour les éditeurs qui doivent « limiter les a-valoir et pratiquer la compensation entre titres » mais également pour les auteurs, dont le travail se complique et se diversifie pour palier à ce problème, comme le soulève une enquête.
En effet, cette surproduction de romans amène logiquement à une baisse des ventes de romans et donc à une baisse de la paie des auteurs, ce qui les pousse à devoir prendre un second métier ou participer à de nombreux festivals, ateliers et conférences pour continuer de vivre de leurs plumes. Aujourd’hui en France, seul 8% des auteurs, selon l’Agessa, ont une rémunération supérieure au SMIC et parmi eux, seul 1,6% gagnent plus de 40 335 euros par an, soit 3 fois le SMIC.
C’est peut-être pour cette raison que les formations « d’écriture créative » demeurent généralistes, permettant ainsi à leurs élèves de pratiquer plusieurs métiers dans le monde du livre, sans les restreindre au métier d’écrivain.
Sources : Télérama
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