Le numérique perce timidement dans le secteur du livre
18/06/2019
Le ministère de la Culture et de la Communication a publié l’édition 2019 des « Chiffres clés de la culture et de la communication ». Si, face au numérique, les secteurs de la culture ont su s’adapter et progressent encore à se modeler autour des différents enjeux du marché, le secteur du livre reste à la peine.
Le numérique, crucial dans l’évolution du secteur du livre
Malgré une hausse de la part du chiffre d’affaires issu du format du numérique (+ 6 % en 2017) dans l’économie du livre, les chiffres du secteur du livre sont mitigés.
En effet, dans tous les secteurs culturels, les formats physique et numérique sont à - presque - parts égales. Ce qui n’est pas le cas pour le livre.
Les chiffres publiés dans une synthèse de mars 2017 par l’Observatoire de l’économie du livre indiquent ainsi une nette différence entre les titres disponibles au format physique (756 360 titres ) et au format numérique (225 810 titres).
Contrairement aux producteurs de contenus numériques des autres secteurs de la culture, la part du numérique dans le chiffre d’affaires des éditeurs en 2017 est timide, 6 %.
De ce fait, le papier reste l’un des formats privilégiés de l’industrie et, par extension des lecteurs Français. En 2017, 89 % des Français avaient lu au moins un livre imprimés, tandis que 21 % des lecteurs avaient lu au moins un livre numérique cette même année.
Le physique face au numérique
Face à la montée des achats sur les plateformes de e-commerce, les groupes Hachette et Editis opèrent un certain contrôle sur la diffusion et la distribution au travers des nombreux rachats d’éditeurs.
Néanmoins, si le ministère observe une hausse de la consommation des produits en ligne et une substitution progressive des ventes en ligne aux ventes physiques, il souligne tout de même que la mesure de ces achats est difficile à compter.
En effet, ces derniers se font principalement sur des sites étrangers - ou « localisant leurs bénéfices dans des maisons mères à l’étranger » - qui rendent le comptage incomplet.
L’analyse de l’évolution des pratiques culturelles des Français ne peut donc pas se fonder entièrement sur l’observation des habitudes d’achat des consommateurs, car elles ne reflètent pas la réalité.
Les métiers du livres, moins attractifs ?
Parmi les chiffres clés, celui du nombre d’actifs des professions culturelles attire l’oeil. Depuis 2012, le ministère enregistre entre 570 000 et 600 000 professionnels de la culture - un nombre en hausse pour un secteur qui employait moins de 400 000 actifs il y a vingt ans.
Cependant, ce ne sont pas les secteurs du livre et de la presse qui viennent grossir les rangs de la culture. Depuis 2009, le nombre d’actifs a reculé de 25 %, même si les deux secteurs regroupent ensemble 116 800 personnes.
Le détail des chiffres-clés 2019 est accessible depuis le site du ministère.
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