Le ministre de la Culture veut rassurer les auteurs sur la loi droits d’auteur

Par : Claire Chave

17/03/2019

À l'occasion de Livre Paris, Franck Riester, ministre de la Culture, a prononcé vendredi un discours destiné à faire taire les inquiétudes des auteurs et éditeurs sur la loi droits d'auteur.

Le vendredi 15 mars 2019 lors de sa deuxième journée au Salon du Livre Paris 2019, Franck Riester, le Ministre de la Culture, a exprimé sa joie quant à la mise en lumière de l'Europe. « L'Europe, c'est ce que nous sommes. Soyons à la hauteur de ce que nous sommes. Et l'Europe existe d'abord par sa culture »déclare-t-il.

« L'Europe fondée autour de sa culture et refondée par sa culture », ajoute le ministre. Le livre y tient une place prépondérante, au fondement de la civilisation humaine. Son histoire s'est écrite dans les livres et par les livres. Cependant, le livre reste un bien culturel cher.

Selon une étude du CNL,  73% des lecteurs pensent qu’il est important de lire pour être heureux et épanouis.

« Le livre est un vecteur privilégié de diffusion des idées nouvelles, la source d’un plaisir pareil à nul autre, le plaisir de lire », pour Franck Riester.

Le livre est également une industrie, qui fait vivre des milliers de femmes et d’hommes « dont la passion et la
vocation connaissent peu d’égal, les auteurs, les éditeurs, les librairies et même les lecteurs », rappelle le Ministre. La baisse des ventes enregistrées dans le milieu du livre n’est pas inexorable. « L’inversion de la courbe est notre objectif commun et mobilise pleinement le ministère de la Culture », souligne-t-il.

Pour protéger la valeur de l’industrie il faut faire des changements, et c’est aux principaux acteurs du milieu de livre de s'adapter. Il faut également adapter les offres et les services, aidé par le ministère. En France, en Europe et partout dans le monde, pour tous ceux qui font que le livre est au cœur de la passion française et francophone, le ministère adresse son soutien.

L’État est au côté des collectivités pour leur permettre d’ouvrir plus, avec des horaires d’ouverture étendus
et d'offrir plus, soit élargir la gamme des services apportés par les bibliothèques et faciliter l’accès à la
lecture, à la littéraire, à la langue française et l'accès des plus jeunes aux livres. « Éduquons nos jeunes vers le livre », insiste Franck Riester.

La bibliothèque est un lieu de brassage et de passage, de lecture et de culture. Les librairies offrent plus, ont un service incomparable, et les conseils personnalisés des libraires sont très efficace pour la distribution des livres. « Il n’y a qu’en librairie que l’on trouve vraiment ce que l’on ne cherchait pas ». La loi sur le prix unique du livre demeure la politique essentielle du ministère, parce qu’il maintient des prix plus accessible que dans la majorité des autres pays développés.

Il reste cependant des difficultés, comme la confusion entre livre neuf et d'occasion dans les ventes en ligne. Pour le ministre il faut conforter et valoriser les librairies, ce que le pass culture veut faire. Il est en expérimentation dans 5 départements, avec la vocation d'être généralisé pour les jeunes de 18 ans et ensuite pour tous les Français.

Grâce à ce pass, le référencement des livres dans les librairies et les bibliothèques sera meilleur. Les livres ont une place essentielle dans le pass culture et ceux ayant été choisis seront récupéré dans les librairies de proximité. Pour le moment, l’expérimentation est« encourageante » et de nouvelles offres devraient l'amplifier. Des concours de nouvelles et de poésie, ainsi que des lectures publiques seront ajoutées au pass.

« La langue française est notre chance », souligne le ministre de la Culture. Ce soutien au livre est porté au niveau européen au travers du droit d’auteurs.« L’Europe est ce que nous sommes et est notre meilleure protection. Le président de la SASEM est mobilisé pour faire en sorte d’aboutir à la directive. Nous restons fortement mobilisé jusqu’au vote probablement le 26 mars », affirme-t-il.

Le ministère travaille à une nette amélioration des relations entre les auteurs, les éditeurs et les acteurs des filières littéraires. Des modalités d’applications concrètes et répondant aux attentes légitimes des éditeurs et des auteurs sont attendues. Le ministre dit donner son soutien à la tradition. 

« La langue de l’Europe est la traduction et il nous revient de la faire vivre », déclare le ministre. Il annonce que la langue de l’Europe sera vécue à travers un grand prix de traduction en partenariat avec la Société des gens de lettres. Elle saura garantir un grand professionnalisme et une parfaite indépendance dans l’instruction du prix et saura mobiliser l’ensemble des acteurs de traductions en France au sujet de ce prix.

Il y aura de profondes transformations, différentes de celles d’hier que celles de demain.« Il ne faut pas être nostalgique du passé, mais regarder l’avenir ». Les auteurs ont alerté le ministère à propos de leur précarité. Il y a un écart qui se creuse entre le temps de création et le revenu qu’ils en retirent.

Les problématiques des auteurs dépassent la question du livre ou la mise en oeuvre des réformes adaptées. « Une réflexion sur le sujet doit être au service des créateurs, confiée à Bruno Racine. Une mission que je sais complexe et audacieuse. Vous y serez tous et toutes étroitement associés. Les éditeurs peuvent faire des propositions pour le respect des droits d’auteurs », a conclu le ministre de la Culture.

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