État-Unis : l’interdiction de livres dans les prisons de Washington, partiellement annulée

Par : Caroline Garnier

17/04/2019

Au début du mois, l’administration pénitentiaire de Washington avait annoncé l’interdiction de dons de livres aux prisonniers via des associations à but non-lucratif. Face aux différentes contestations, le Département des services pénitentiaires s’est ravisé. Seules quelques organisations seront autorisées à offrir des ouvrages.

Books to Prisoners Seattle, Books Through Bars, Women’s Prison Book Project et Prisoners Literature Project seront à présent les seules associations qui pourront donner des livres aux prisonniers.

« Nous travaillons toujours avec le Département des services pénitentiaires de Washington pour clarifier les termes de la nouvelle mesure, mais nous sommes optimistes quant à la résolution et à l'amélioration des lignes de communication à l’avenir », a déclaré Michelle Dillon, une bénévole et membre du conseil d'administration de Books to Prisoners Seattle, à Publishers Weekly. « Nous travaillons non seulement pour l'accès via Books to Prisoners Seattle, mais également pour tous les groupes communautaires qui partagent notre mission, qui est de fournir des livres d’occasion, gratuits aux prisonniers à Washington » ajoute-t-elle.

Le 3 avril dernier, l’administration pénitentiaire de Washington a interdit aux organisations à but non-lucratif de donner des livres aux prisonniers. Une décision prise dans l’objectif de réduire l’introduction de produits de contrebandes via ces livres. Dans son communiqué, l’administration pénitentiaire déplore une forte croissance de ce phénomène depuis cinq ans, 17 cas ont été recensés rien qu’en 2018. « Le Département des services pénitentiaires prend très au sérieux toute introduction de produits de contrebande dans le système correctionnel de l’État. […] En rationalisant le processus de don de livres de seconde-main, le département s’efforce de renforcer les processus de sécurité » affirme le secrétaire du département, Stephen Sinclair, qui précise que ce choix ne nuit en rien à l’accessibilité de la lecture des prisonniers puisqu’ils possèdent un « important » accès aux livres grâce à leur partenariat avec la bibliothèque régionale de Washington (Washington State Library). 

Les différentes organisations qui oeuvrent pour offrir des livres aux prisonniers ont été étonnés que cette mesure ait été prise, sans qu’ils en aient été informé en amont. L’association Book Riot, avait alors rejeté l’argument avancé par l’administration pénitentiaire de l’État. « Ces dons de livres, qui sont minutieusement inspectés par les membres de l’association […], jouent un rôle important en aidant les personnes incarcérées, qui n’ont pas accès à des outils éducatifs essentiels », étant donné le peu de ressources et le faible temps d’ouverture des bibliothèques pénitentiaires. Books to Prisoners, qui offre des livres aux prisonniers depuis 1973, a également affirmé qu’en 45 ans, aucun de leurs ouvrages n’a été porteur de produits de contrebande.

Les différents détails de la nouvelle mesure de l’administration pénitentiaire de Washington, quant aux dons de livres, restent donc encore à définir. Différents entretiens entre les représentants de l’association Books to Prisoners et ceux du Département des services pénitentiaires devraient prochainement avoir lieu afin d’en fixer la teneur. Michelle Dillon a affirmé qu’elle ferait en sorte que l’administration offre « une politique plus juste » entre les différentes organisations à but non lucratif. 

Vous pouvez retrouver les différentes initiatives française mises en place pour introduire la lecture dans les prisons, en consultant notre entretien avec Emmanuelle Morice.

Source : Publishers weekly

TEMPS DE LECTURE: 2 minutes

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