Bibliothèques : baisse du nombre d’emprunteurs
04/07/2019
Le ministère de la Culture a publié aujourd’hui un bilan des données collectées sur l’activité des bibliothèques municipales et intercommunales en 2016. L’analyse révèle que malgré les investissements financiers, et physiques réalisés, le nombre d’emprunteurs actifs décroît depuis quelques années.
Des investissements notables
L’effort et les investissements afin d’attirer le public ont crû depuis plusieurs années.
On compte parmi eux, l’extension des amplitudes horaires des bibliothèques. En 2016, le ministère de la Culture a mis en place le dispositif de soutien aux collectivités pour les projets d’extension ou d’évolution des horaires d’ouverture des bibliothèques.
L’investissement de 670 000 euros et le soutien de 20 projets en 2016 ont permis d’étendre l’amplitude horaire en moyenne de six heures et trente minutes. Sur l’ensemble des bibliothèques du territoire qui desservent plus de 2 000 habitants, l’amplitude horaire est en moyenne de 21 heures, contre 20 heures en 2012. Pour les bibliothèques touchant un public de 100 000 habitants et plus, elle est passée de 43 heures hebdomadaires à 45 heures en 2016. Les bibliothèques sont ainsi passées de 212 jours d'ouverture par an (en 2012) à 222 (en 2016), en moyenne.
Les investissements comprennent aussi la diversification de leurs fonds/collections.
Dans une bibliothèque type desservant une population de plus de 2 000 habitants, sa collection est constituée de 41 800 documents sur support, dont 85 % sont des livres papier. Néanmoins, les fonds de documents sonores et vidéos ont augmenté de 11 % et 41 % entre 2012 et 2016, des supports progressivement moins empruntés par les usagers.
Afin de continuer à diversifier leur catalogue, les bibliothèques se consacrent davantage au numérique. Si on constate une baisse de 8 % des dépenses pour les acquisitions de titres physiques entre 2012 et 2016, a contrario, les acquisitions de ressources numériques ont augmenté de 65 % entre 2012 et 2014, puis se sont stabilisées entre 2014 et 2016. Ainsi, une bibliothèque desservant plus de 2 000 habitants a dépensé près de 2 100 euros, en 2016.
Des bibliothèques plus accessibles
L’accessibilité d'une bibliothèque passe par la mise en valeur des services proposés par cette dernière. En 2016, 75 % d’entre elles disposent d’un site web dédié afin de communiquer et d’ouvrir leur catalogue numérique.
Les investissements se remarquent aussi dans l’accessibilité et l’ouverture des bibliothèques à un public plus large : 74 % des bibliothèques en 2016 ont déclaré avoir des locaux plus adaptés (au sens de la loi du 25 mars 2005) aux personnes en situation de handicap.
Au delà des bâtiments, les collections se sont ouvertes aux personnes empêchées de lire (aveugles, malvoyantes et "-dys"). Ainsi en 2016, 88 % des bibliothèques ont intégré des ouvrages dont la mise en page est adaptée aux personnes malvoyantes ou dyslexiques, des livres en brailles, des ouvrages en relief, imprimés en gros caractères, ou encore des livres audio achetés dans le commerce.
Le rapport souligne tout de même que dans la précédente interrogation (en 2015), les livres en gros caractères et les livres lus du commerce n’étant pas pris en compte dans les collections adaptées, seulement 28 % des bibliothèques de plus de 2 000 habitants proposaient des collections adaptées.
Comme précisé dans le rapport : « L’évolution des résultats avec le changement de périmètre de cette question sur les équipements adaptés semble montrer qu’une majorité de bibliothèques propose des collections que l’on peut qualifier de partiellement adaptées, ou du moins qui peuvent être accessibles à une partie des personnes empêchées de lire du fait d’un handicap. Cependant, des solutions comme les livres audio du commerce sont souvent, pour les personnes aveugles et malvoyantes, d’un usage moins commode que les formats spécifiquement dédié comme les livres audio en Daisy. »
Une baisse des emprunts qui se répercute sur une baisse des investissements
En 2016, les bibliothèques ont enregistré 12 emprunteurs actifs pour 100 habitants, contre 13,5 en 2012. La baisse est plus conséquente en ce qui concerne les bibliothèques desservant une population composée de 20 000 à 39 999 habitants où le nombre moyen d’emprunteurs actifs est passé de 14 à 12 (pour 100 habitants) entre 2012 et 2016.
La diminution des emprunteurs actifs semble être l'une des raisons de la baisse des investissements faits par les bibliothèques. En moyenne en 2016, une bibliothèque a investi 44 800 euros dans son développement, cela représente 482 euros pour 100 habitants, soit près de 200 euros de moins qu’en 2012.
Le bilan complet est disponible sur le site du ministère de la Culture.
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3 commentaires sur “Bibliothèques : baisse du nombre d’emprunteurs”
bonjour, la baisse des emprunts en bibliothèque : la boite aux lettres restitution des livres 24h/24h n’existe pas dans toutes les bibliothèques (une fente une caisse c’est compliqué …) ensuite le nombre réduit de « mangas » pour attirer les jeunes. pour attirer un public qui ne ne vient jamais à la bibliothèque, il faut innover : dépôt de pain par exemple, mettre une boite à dons, à livres (en métal si possible pour éviter de partir en feu) devant pour assurer le 24h/24 ensuite pourquoi ne pas créer une annexe à la bibliothèque : une rotonde avec bancs, ou un lieu magnifique et décoré façon harry potter pour attirer les photographes et lire en paix
Bonjour, j’ai souri en lisant « une fente, une caisse, c’est compliqué… » . Merci pour votre second degré. Dans notre bibliothèque on a tenté le coup, eh bien c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. D’abord, il faut y avoir pensé lors de la conception du bâtiment ou si celui-ci est ancien, il faut percer un trou dans le mur (frais que la collectivité ne veut ou peut pas toujours assumer), puis il faut trouver un système type boîte à lettre suffisamment grand pour y faire passer toutes les tailles de documents, mais évitant que des imbéciles y introduisent toutes sortes de déchets. Ensuite des documents qui tombent dans une caisse, ça s’abîme, en particulier les boîtiers de CD et de DVD. Même si on trouve une matière qui amortisse les chocs, au bout d’un moment, les documents tombent les uns sur les les autres et donc s’abîment. Toujours au niveau de la fente, il faut être certain qu’elle résiste aux intempéries. Retrouver des livres mouillés et inutilisables parce qu’il a plu dans la boîte, ce n’est pas une façon agréable de commencer la semaine. Et cerise sur le gâteau, comme tous les lieux publics, notre médiathèque est soumise au plan Vigipirate renforcé : la boîte à documents est « provisoirement » condamnée depuis début 2015, pour éviter qu’on y dépose une bombe. Voilà, tout ça pour dire qu’à nous aussi avoir une boîte de retour nous paraissait simple : nous n’avons jamais trouvé une solution efficace et pérenne, adaptée à notre situation. Bien à vous
« Ainsi en 2016, 88 % des bibliothèques ont usé de l’exception au droit d’auteur leur permettant d’adapter le contenu de leurs titres pour toucher un public plus large. »
Dit de cette façon, on ne peut que se réjouir…
Mais quand on regarde ce que dit exactement le rapport, on déchante vite : l’exception handicap n’a rien à voir avec ce bon résultat puisque le calcul prend en compte les livres audio et livres gros caractères du commerce (qui ne dépendent pas de l’exception au droit d’auteur). Le même calcul en 2015 qui ne tenait pas compte de ces deux supports largement répandus dans les bibliothèques donnait un résultat de 28% des bibliothèques proposant des fonds adaptés aux handicaps. Une sacrée différence…
De plus, l’exception handicap permet effectivement d’adapter des contenus mais nécessite un agrément que très peu de bibliothèques ont. Il s’agit donc là d’un contresens et d’une interprétation erronée du rapport.
En réalité, 88% des bibliothèques proposent des fonds adaptés (pas par elles), comprenant majoritairement des livres audio et des livres en gros caractères plus parfois d’autres documents en édition adaptée (autisme, handicap mental, LSF…).