Coopérer pour protéger les politiques culturelles – 65ème Congrès de l’ABF
07/06/2019
Dans le cadre des itinérances des arts et de la culture, les invités de la table ronde « Cap 2022 : Quelles politique culturelle pour demain ? » (modérée par Loriane Demangeon, directrice adjointe du réseau de lecture publique de la Communauté d’agglomération d’Epinal et Vice-Présidente de l’ABF) sont revenus sur la feuille de route « Cap 2022 » et les enjeux de la protection des politiques culturelles actuelles (politiques que les acteurs de la culture, bibliothécaires, médiathécaires, élus, auteurs, se doivent de protéger).
À cet effet, Alexie Lorca, maire adjointe à la Culture de Montreuil, a rappelé ce que le Cap 2022 est, à savoir, une feuille de route sur les politiques culturelles à mener, commandée par le gouvernement au ministère de la Culture. Le document avait fuité en novembre 2017, laissant élus et professionnels de la Culture en colère. Parmi les propositions de cette feuille de route, la limitation des archivages, voire la destruction d’archives qualifiées de non-essentielles, entre autres.
Bien que voulant s’inscrire dans une politique de numérisation des archives, Jean-Philippe Legois (président de l’Interassociation archives, bibliothèques, documentation et président de la cité des mémoires étudiantes) a indiqué que cette proposition traduisait en réalité une incompréhension de la technique de numérisation des archives (les originales étant détruites après numérisation).
En réponse à ces changements voulus par le ministère de la Culture en matière de politiques culturelles, a été publié l’Appel de Montreuil, une pétition née de l’union de plusieurs organismes culturels et qui a recueilli plus de 12 000 signatures. De nombreuses réunions sont organisées afin de réunir les organismes, acteurs des politiques culturelles, afin de renseigner chacun sur l’existence et les actions des autres, avec un objectif commun : créer un corps culturel uni, au travers des itinérances des arts et de la culture (ITAC).
Jean-Philippe Legois s’est également exprimé sur la nécessité de faire front commun avec les autres acteurs culturels (territoriaux, bibliothécaires et auteurs aussi) et a rappelé l’engagement des historiens et historiennes, qui avait conduit le ministère a lancé la consultation « Archives pour demain » en février 2018. Cette dernière donnait rendez-vous aux organismes des archives, un plus tard, en février 2019, afin de parler conservation (un rendez-vous qui n’a encore jamais eu lieu) a souligné Jean-Philippe Legois.
Sandrine Bonini (autrice-illustratrice et Vice-Présidente illustrateur de la Charte) est aussi intervenue sur le statut précaire des auteurs. En plus de l’importance d’inclure ces derniers dans une vie culturelle dont ils sont la source, son intervention a appuyé la notion de co-construction des politiques culturelles, rappelant que « les bibliothèques et médiathèques sont des relais pour les auteurs ».
Sur le sujet de l’avenir des politiques culturelles et du chemin que celles-ci prennent, Alexie Lorca a tiré la sonnette d’alarme : « il faut protéger l’argent alloué à ces politiques culturelles » a-t-elle dit, soulignant que l’assèchement des communes et des collectivités par l’État signifiait la mise en danger de la vie culturelle sur le territoire français.
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