Slovaquie : trois éditeurs pour un panorama du marché du livre illustré

Par : Angèle Boutin

15/03/2019

À l’occasion du salon du livre de Paris, du 15 au 18 mars 2019, dont la ville invitée d’honneur se trouve être Bratislava, le Bureau International de l’Édition Française a organisé un "café pro" autour du marché du livre illustré en Slovaquie sur son stand (V-46).

Modéré par Laurence Risson (BIEF), l’échange comptait parmi ses interlocuteurs quatre représentants de maisons d’édition slovaques : Peter Michalik, des éditions Monokel ; Juraj Heger, des éditions Slovart, et Valéria Malíková, Michal Synak pour les éditions Ikar. 
 
Slovart et Ikar sont les deux plus importantes maisons d’édition généralistes du pays, toutes deux fondées dans les années 90, et Monokel est une maison d’édition récente, avec une année d’activité au compteur, spécialisée en livres illustrés, bande dessinée et livres d’art. 
 
Le marché slovaque, qui comme le rappellent les intervenants, se trouve être moins important qu’en France, reste stable : « It’s a small success, but we are alive ! » (c’est une petite victoire, mais nous sommes en vie !) explique en riant Juraj Heger. 
 
La coopération avec les libraires est bonne, l’absence de prix unique du livre dans le pays n’est pas un frein, et ne cannibalise pas le marché. Il existe un prix de librairie recommandé, mais rien d’officiel : « la réduction [sur le prix de couverture] est faite de manière civilisée sur Internet » précise l’éditeur de Slovart. Le livre numérique représente 2 % du marché global du livre en Slovaquie. 
 
Le tirage moyen d’un titre (livre illustré) dans une petite maison d’édition est de 1 000 à 2 000 exemplaires, et pour les plus importantes, le tirage peut monter jusqu’à 3 000 exemplaires. Mais concernant les Coffee table books, à savoir, des livres d’une grande qualité esthétique et décoratif, les tirages sont beaucoup plus limités, au fur et à mesure où le prix de l’exemplaire augmente.
 
La bande dessinée qui, en France est extrêmement populaire depuis plusieurs années et qui est mise à l’honneur cette année par la politique culturelle, notamment grâce au rapport Lungheretti, commence tout juste à se faire une place sur le marché slovaque. En effet, si les deux maisons d’édition généralistes présentes expliquent qu’elles sont assez réticentes dans leur production par rapport à ce nouveau marché, Monokel a d’emblée pris le risque et le chemin de ce genre littéraire qui trouve enfin son public. 
 
Le marché des livres de cuisine est en baisse, notamment parce que les ventes dans les supermarchés ont elles-mêmes baissé. Ce segment des livres illustrés a subi des changements similaires à ceux rencontrés par le marché en France. Il y a dix ans les livres de grands chefs rencontraient un important succès. Puis, ce sont les titres plus « cheap » à bas prix, autour des pâtes, du Nutella etc, qui ont pris le relais. Aujourd’hui, pour vendre un livre de cuisine, il faut qu’un blogueur, un influenceur ou une célébrité en soit à l’origine.  
 
Le segment dédié aux encyclopédies a également connu des hauts et des bas au cours des dernières années : il y a dix ans, les ventes étaient encore importantes, puis Internet s'est emparé du marché. Cette tendance tend à s'inverser depuis 2015, comme l’explique Valéria Malíková, et le public est revenu à l’encyclopédie dans sa version papier.  

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