Des écrivains condamnent l’usage d’anglicismes par Livre Paris
07/02/2019
Dans une tribune collective publiée par Le Monde, une centaine d’auteurs français dénoncent l’emploi de termes « globish », un sous-anglais, aux dépens de la langue française. Si cette tendance se généralise dans la sphère publique et notamment au sein des médias, le collectif regrette que le Salon du Livre adhère à cette tendance.
« Dans les rues, sur la Toile, dans les médias, dans les écoles privées après le bac et dans les universités, partout, en fait, l’anglais tend à remplacer peu à peu le français- à la vitesse d’un mot par jour. Mais même dans un salon du livre en France ? A Paris, dans un salon consacré au livre et accessoirement à la littérature, n’est-il pas possible de parler français ? » peut-on lire dans la tribune.
La colère des écrivains, dont certains de renom comme LeÏla Slimani, Tahar Ben Jelloun ou encore Marie NDiaye provient de la « scène Young Adult » qui devrait comporter « Le Live », une « Bookroom », un « photomaton » ou encore un « bookquizz », tel que l’annonce le programme de l’évènement.
Les écrivains regrettent que dans une manifestation culturelle de la sorte, des termes « globish » soient privilégiés à des mots issus de la langue française, comme « performances et lectures musicales » ou bien encore « espace de rencontres ».
« Pour nous intellectuels, écrivains, enseignants, journalistes et amoureux de la langue française venus de tous les horizons, « Young Adult » représente la goutte d’eau qui fait déborder le vase de notre indulgence et de notre fatalisme parfois » s’indignent les auteurs de la tribune en considérant cela comme « un acte insupportable de délinquance culturelle ».
Les contributeurs du texte invitent donc les organisateurs du salon à exclure la langue anglaise quand son usage n’est pas indispensable. De même, ils arguent le ministre de la Culture à ne pas subventionner les manifestations culturelles où un mot français est remplacé inutilement par un terme anglais et ils invitent également le ministre de l’Éducation à privilégier l’emploi de mots français dans les programmes scolaires.
Suite à la parution de la tribune, le Salon du Livre a modifié sur son site internet les termes polémiques, même si l’emploi de « scène young adult » reste quant à lui inchangé.
La tribune ne précise pas si, une fois la polémique éteinte, les auteurs signataires prendront ou pas leur week-end.
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