Canada : les bibliothèques demandent aux lecteurs d’interpeller les éditeurs

Par : Caroline Garnier

16/01/2019

Face à la demande grandissante de livres audio et d’ebooks, les bibliothèques canadiennes déplorent un manque d’exemplaires disponibles à l’emprunt. Une situation provoquée selon elles par les éditeurs multinationaux qui exercent des prix élevés et qui refusent de proposer les titres les plus vendus aux bibliothèques. Afin d’endiguer ces problèmes, les établissements de lectures ont demandé aux Canadiens de sensibiliser les éditeurs, à coup d’hashtags.

Le Conseil des bibliothèques urbaines du Canada a demandé aux Canadiens d’interpeller les éditeurs internationaux tels que Hachette Book Group, HarperCollins, Macmillan, Penguin Random House et Simon & Schuster avec le #eContentforLibraries.

De 2016 à 2017, Overdrive, le principal fournisseur d’ebooks et de livres audio, a constaté que la diffusion des livres audios et des ebooks, dans les bibliothèques, a augmenté de 24 %. Or, les prix élevés de ces contenus numériques ainsi que leur faible disponibilité dans les succursales, empêchent les lecteurs canadiens d’accéder facilement et librement à ces titres. Pour se procurer un livre papier, l’établissement doit en effet débourser 19,20 dollars (16,84 euros)  tandis qu’un ebook lui revient à 65 dollars (57,01 euros), soit presque trois fois le prix d’un exemplaire imprimé. De plus, les bibliothèques ne peuvent pas avoir accès à certains titres, qui rencontrent un certain succès, comme Still Life de Louise Penny (Macmillan) ou encore The Death of Mrs Westaway de Ruth Ware (Simon &Schuster).

« Les bibliothèques publiques sont essentielles pour avoir une industrie de l’édition dynamique. Nous présentons aux Canadiens de nouveaux titres et de nouveaux auteurs. Nous avons un pouvoir d’achat important. Cette situation compromet notre capacité à fournir un accès universel aux contenus sous toutes leurs formes, y compris à ceux qui ne peuvent pas se rendre en bibliothèque ou consulter des documents imprimés en raison d’une maladie ou d’un handicap » précise Vickery Bowles, Bibliothécaire à la bibliothèque publique de Toronto. « Nous savons que les canadiens aiment leurs bibliothèques et s’intéressent de près à ces questions. Nous demandons à tout le monde de faire passer ce message aux grands éditeurs multinationaux » ajoute-t-elle.

Lancé le 11 janvier dernier, le Hashtag a été tweeté, à ce jour, plus de 400 fois.

Source : Toronto Public Library

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