Les livres jeunesse boudés par la presse britannique ?
19/12/2018
Une étude du Bookseller publiée le 17 décembre révèle que les livres pour enfants ne représentent que 7 % des titres sélectionnés par la presse britannique. Un constat qui insurge les auteurs jeunesses, soucieux d’une plus grande visibilité.
La littérature pour enfants représente 25 % du chiffre d’affaires du secteur. Pourtant en cette période de fêtes, elle souffre d’un manque de visibilité dans la presse britannique. Le romancier S.F. Said, auteur de Mystik le chat, Hachette jeunesse, 2004 a remarqué que, en moyenne, chaque semaine, 3 % des pages littéraires des journaux se consacraient à la littérature jeunesse. Une situation qui agace l’écrivain qui regrette que « dans une période où de nombreux adultes sont à l’affût de cadeaux pour leurs enfants », les livres soient sous-représentés.
Si l’auteure M. G Leonard (Scaraboy,Seuil Jeunesse, 2016) constate que la presse ne représente pas assez suffisamment « la richesse » de la littérature jeunesse, Piers Torsday (Sauvages, Hachette, 2014) regrette que seule une infime partie des « textes innovants et de grande qualité pour la prochaine génération » aient retenu l’attention des journaux.
La présence d’écrivains décédés dans les classement de fin d’année dérange aussi les auteurs de livres jeunesse qui, selon Piers Torday, ne sont « pas représentatifs de l’année 2018 ». Ils se morfondent également de la surreprésentation médiatique des ouvrages abordant des thèmes comme la politique, l’économie au dépit de la fiction et notamment des livres jeunesse. L’écrivaine Amanda Craig (A Vicious Circle, Fourth Estate, 1996) considère que ce constat est lié au profil moyen des rédacteurs en chef, qui sont pour la plupart des hommes blancs, d’un certain âge, qui « oublient que des lecteurs achètent les journaux ».
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