La fusion McGraw-Hill / Cengage inquiète à la SPARC
31/07/2019
Sur son site Internet, l’organisation SPARC (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition) réfléchit depuis deux mois à un moyen d’empêcher la fusion entre les deux éditeurs spécialisés dans l’éducation, Cengage et McGraw-Hill.
Le collectif de bibliothèques d’établissements d’enseignement supérieur et d’universités américaines et canadiennes, qui œuvre pour l’OpenAccess de la recherche et de l’enseignement, souhaite en effet porter à la Division antitrust du Département de la Justice américaine son plaidoyer contre la fusion des deux éditeurs. Selon elle, cette fusion détruirait la compétitivité du marché des manuels scolaires et aurait de fait des incidences sur les consommateurs, étudiants, telle que l’inflation des prix.
Au-delà du problème de la disparition progressive de la compétition entre les éditeurs, la Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition (SPARC) pointe du doigt le problème de la collection des données privées des consommateurs et le manque d’un cadre juridique concernant leur utilisation par les éditeurs.
Une fusion pour favoriser le numérique
Annoncée le 1er mai dernier, la fusion de Cengage et McGraw-Hill, les deux éditeurs éducatifs les plus importants des États-Unis, a pour objectif de créer un groupe éditorial plus grand, le deuxième plus important éditeur de manuel universitaire et autres sources pour l’enseignement supérieur, après Pearson.
Leur plan initial repose sur un fonctionnement sous la marque McGraw-Hill avec à sa tête le directeur général de Cengage, Michael Hansen. Bien que la fusion des deux éditeurs ne leur permettrait pas de devancer le leader, Pearson, en taille, la nouvelle compagnie cumulerait plus de parts de marché (24 % pour Cengage et 21 % pour McGraw-Hill), et surpasserait donc les 40 % détenus par Pearson.
Cette fusion s’inscrit dans le cadre de la transition vers des matériaux éducatifs numériques, basés non plus sur le modèle d’achat-vente, mais sur un modèle d’abonnement auquel les étudiants devront désormais souscrire. L’élimination de l’achat des manuels imprimés afin de proposer exclusivement leur emprunt a aussi été abordée et devrait être effective sous 4 - 5 ans.
Ce projet a été annoncé par leur concurrent Pearson plus tôt ce mois-ci.
Bien que la transition au tout numérique semble être une idée qu’approuve la coalition, synonyme d'une baisse des prix des matériaux éducatifs, SPARC s’interroge sur l’objectif final de ces entreprises. Il est possible que ces dernières pratiquent une augmentation progressive des prix, au nom de la compétitivité avec d’autres canaux de distribution tels que les librairies d’occasion ou les entreprises de systèmes de gestion de l'apprentissage.
Source : SPARC Open
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