Australie : les libraires affectés par la nouvelle réduction de la majoration sur le travail dominical
15/07/2019
En juin dernier, la Fair Work Commission (tribunal australien traitant des affaires du droit du travail) a statué sur la réduction de la majoration de salaire des heures de travail effectuées le dimanche ; une décision qui aurait des conséquences notamment sur les librairies du pays.
La réduction progressive de la majoration, qui s’effectuerait sur une période de quatre ans, signifie un abaissement de la majoration pour les travailleurs à temps plein et à temps partiel de 50 % (passant de 200 % à 150 %) et pour les travailleurs occasionnels de 25 % (passant de 200 % à 175 %).
Cette réduction est effective depuis le 1er juillet. La majoration de salaires pour les travailleurs à temps plein passe ainsi de 200 % à 195 %, et continuera de baisser jusqu’à atteindre 150 %. Pour les employés à temps partiel, la majoration est passée à 195 % et sera réduite jusqu’à atteindre 175 %.
Une réduction qui indigne les professionnels du livre et sème le trouble
Si le parti travailliste australien a décidé de déposer un projet de loi mettant un terme à cette réduction, certains professionnels du livre, comme des éditeurs, ont exprimé leur soutien aux commerçants libraires affectés par cette baisse de la majoration.
L’éditrice de Penguin Random House Australia, Bethany Patch, s’est ainsi exprimée dans un tweet le 27 juin : « Les employés du secteur de l’édition soutiennent les libraires qui doivent faire face à des réduction de majoration de salaire dès le 1er juillet ! Les employés de librairies […] méritent des indemnisations - cette industrie ne peut pas survivre sans que ses travailleurs et ses lecteurs ne se soutiennent. »
L’éditrice a néanmoins été obligée de supprimer son tweet, à la suite d’une lettre de PRH. Bethany Patch a aussi été convoquée à une audience avec sa direction, où lui a été donné un « premier et dernier » avertissement écrit.
Adam Portelli, directeur régional des régions de Victoria et Tasmanie du syndicat Media, Entertainement and Arts Alliance (MEAA) a réagi face aux menaces reçues par l’éditrice en annonçant le lancement d’une pétition demandant le retrait de cet avertissement.
« De notre point de vue, cet avertissement est assez outrageant et discriminant. Tous les travailleurs ont le droit de s’exprimer sur des sujets importants. Nous déposerons une demande d’action auprès de la Fair Work Commission. Si PRH ne fait pas ce qu’il faut et retire l’avertissement, nous n’hésiterons pas à aller plus loin dans notre action » a confié Adam Portelli au média australien Books and Publishing.
Source : Books and Publishing the Age
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